Thinlay

LA PEUR DU VIDE

Fosco Salado Ferrer 21 ans étudiant en sciences de la terre et de l'environnement à l’IPGP (institut de Physique du Globe de Paris)

As-tu toujours fait de l'escalade ?

Non, tout jeune, on m’a diagnostiqué une insuffisance respiratoire, ma mère m'a alors inscrit dans plusieurs activités sportives pour que je puisse mieux appréhender mon asthme. Très tôt, j'ai commencé à faire du footing et du vélo avec elle, puis en CP du hockey sur glace et des arts martiaux. J'ai notamment pratiqué l'art martial vietnamien « Vovinam Viet Vo Dao » pendant 9 ans. J'ai découvert l'escalade en quatrième et je me suis inscrit à un club à Ivry-sur-Seine où je suis resté 3 ans.

Pourquoi ne pas avoir continué dans un club ?

J'ai arrêté l'escalade en club pour deux raisons : Un coach m’a transmis la peur du vide lors de ma dernière année, ce qui m’a empêché d’évoluer par la suite et je devais d’avantage me concentrer sur mes études. J'ai repris deux ans plus tard en m'inscrivant en salle. Je me suis entraîné sur des machines qui simulent des chutes ce qui m'a permis de faire disparaître mon vertige.

Pourquoi à l'époque ton coach ne t’a pas aidé à surmonter cette peur ?

Je pense qu'il ne comprenait pas ce que je ressentais. A chaque fois, il me disait « Plus tu grimperas, moins tu auras le vertige ! » Mais ça n'a pas été le cas, pendant six mois, j'ai grimpé en ayant cette boule au ventre qui ne me permettait pas d'évoluer sereinement.

Pourquoi avoir choisi ce sport ?

J'ai beaucoup été influencé par les mangas dans lesquels les personnages peuvent se déplacer d’ une facilité déconcertante d'un endroit à un autre. Je voulais faire pareil, j'ai donc essayé l’escalade et j'en suis tombé amoureux. Maintenant, dès que je vois des murs ou des structures avec des prises je n'ai qu'une envie, c'est de les escalader.

Qu'est-ce qui te fait le plus plaisir dans la pratique de ce sport ?

J’ai pris confiance en moi et en mon corps, car je sais que je suis aujourd’hui capable d'escalader des murs et des structures que je ne pouvais faire auparavant. Je peux aussi partager de très bons moments avec mon groupe d'amis.